Wikileaks : la « musique de destruction massive » de Super5

Les câbles diplomatiques américains publiés par Wikileaks n’en finissent pas de faire couler de l’encre. Dans le lot, il y en a au moins un qui a de quoi nous intéresser : le rapport émis par l’ambassade US à Paris en septembre 2007 (réf. 07PARIS1702) dans lequel les services secrets américains décrivent de spectaculaires afflux de population dans le sud de la France, à la fin de l’été 2007, pour un évènement dénommé « Wattstock » (vous voyez ce que je veux dire, mhh ?). Extraits du rapport cosigné par l’attaché culturel de l’ambassade et une agent de la CIA, tous deux dépêchés sur place :

[…] Les États-Unis d’Amérique n’ont à l’heure actuelle aucun moyen de recevoir un évènement d’une telle ampleur. Si le groupe Super5 venait à se produire en concert sur notre sol – ce qui ne risque pas de tarder étant donné le succès du groupe en Europe et ses très grandes qualités artistiques – il conviendrait de réquisitionner un État au moins aussi grand que celui du Missouri pour accueillir les déplacements de foule induits.

Cette hypothèse étant hautement probable, nous recommandons d’entamer au plus vite les procédures en vue de délocaliser les habitants de l’État qui serait réquisitionné. […]

[…] L’ « impact culturel » d’un concert du groupe Super5 sur le public américain et sur le monde artistique américain serait sans commune mesure. Dès lors, nous recommandons la mise en place au sein du Pentagone d’une cellule de réflexion ad hoc pour anticiper tous les scénarios. […]

Il n’y a pas à dire : ils s’y connaissent en musique ces ‘ricains.

Un autre rapport (réf. 07PARIS2012) envoyé quelques semaines plus tard enfonce le clou. Extrait :

Chère collègue,

Suite à votre e-mail du 6 octobre (objet : « WTF Super5?! »), vous trouverez ci-après quelques éléments complémentaires sur le groupe Super5.

Pour aller droit au but, nous nous permettrons une simple analogie : la menace que représentent les armes de destruction massive irakiennes pour notre sécurité intérieure se rapproche à bien des égards de la menace que représente la « musique de destruction massive » du groupe Super5 pour l’american way of life.

Nous laissons au département d’État et au département de la Défense le soin d’en tirer les conclusions qui s’imposent. […]

Bien vu l’aveugle.

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Vendredi 29 octobre, conférence de presse à l’Abeille Rode : en réponse aux journalistes qui s’interrogeaient sur l’absence de Super5 pour présenter la tournée 2011, Rip Taylor, le manager du groupe, s’est contenté de montrer son portable (tout en ajoutant « sans rancune » ) :

Le groupe de légende se retire donc à Xanadu, sa mystérieuse salle de répèt’ que personne n’a encore vraiment localisée sur Terre. Il est rare que Super5 parte s’isoler dans cette tour d’ivoire, mais en général, c’est pour de très bonnes raisons : la dernière en date était la composition du sextuple album In Rock we trust.

Ce coup-ci, quel est donc ce fameux « nouveau matos » dont parle le sms ?? De nouvelles cordes de basses tressées avec les cheveux de Billy Cox ? Un nouveau short en peau d’impala pour le guitariste ? Chacun y va de sa supposition. De notre côté, on a une petite idée

Un phénomène inexpliqué (enfin, pas pour tout le monde…)

C’est à la mi-septembre que le quotidien Новиот детективски a rapporté les faits, dont voici la traduction (parce que direct en macédonien, ce serait un peu chaud).

Il est une église au fin fond du massif des Dinarides. Le bâtiment ne paie pas de mine : un extérieur vétuste et des abords froids. C’est sur ces lieux mystiques et emplis d’un puissant magnétisme religieux qu’est survenu un phénomène auparavant jamais observé.

Au matin du 9 septembre 2010, Трајко Наум, jardinier de son état, entre dans l’église qu’il connaît tant et dans laquelle il travaille depuis tout juste 73 ans. Il décrit cette journée comme « ayant un parfum de changement. » Alors qu’il s’avance dans le chœur, il entend une mélodie qui résonne dans les pierres, le genre d’air qui vous reste dans la tête. Cherchant son origine, il se met à fureter dans les travées. C’est alors que son regard tombe, intrigué, sur l’icône du Christ :

« Je n’ai pas su tout de suite ce qui avait changé. On en a discuté avec mon collègue Борис et il semblerait que ce soit la moustache… »

Pour le docteur Darcq, magnéto-LoLantologue à l’université de Louvain-la-Grosse, c’est une évidence : « Les vibrations observées la veille au soir un peu partout sur Terre ont pu faire pivoter des pigments du tableau. Certains pigments sont plus fragiles que d’autres. Rien d’extraordinaire. » Tous les avis sont pourtant loin d’être aussi tranchés : « Cette histoire mérite qu’on poursuive les recherches » , explique Ichka Bogdanal. « Des tests plus approfondis sont en cours. Ce qui est déjà certain, c’est qu’il n’y a pas écrit ‘le clos du Rock’ sur ce livre. »

Jusqu’aux plus hauts niveaux du pouvoir, les réactions ne manquent pas. Le pape Benoît XVI aurait ainsi déclaré en off : « Autant j’étais influençable quand j’étais ado, autant je ne veux pas croire que le concert de deux péquenots ait pu provoquer un truc pareil ! » De son côté, Christine Broutin estime que « les caricatures de Mahomet, cela m’était bien égal. Mais le Christ faisant les cornes du diable, quel blasphème ! Encore ce satané death metal qui pervertit nos jeunes ! »

Wattstock 2010 en direct de la Lune

Wattstock 2010 se situa cette année bien au-delà de la stratosphère puisque ce fut… sur la Lune !

Nous étions nombreux hier soir à observer le ciel avec nos télescopes pour suivre l’évènement. Difficile de voir quelque chose, avouons-le, à l’exception bien sûr du final qui a fait apparaître le chiffre « 5 » à la surface de l’astre. Franchement, quand ça a pété, on y voyait comme en plein jour. Ça m’a permis de retrouver mes clefs.

Malgré les quelques 380 000 kms de distance, nos cœurs ont vibré au rythme de Super5. Des gardes-côtes ont même rapporté que le pouvoir d’attraction de la Lune lors du concert avait engendré des marées d’une hauteur rarement observée.

Après ce nouveau pas dans l’histoire du Rock, une seule question occupe maintenant nos esprits : que nous réserve le groupe de légende pour l’édition 2011 ?